mercredi 15 juillet 2009

COMME UN GUERRIER - 1982



Pochette du 33 tours «Comme un guerrier». Cet album sera réédité en CD en 1988 sans « Toujours ensemble », « Maubert » et « Pour un joueur de guitare ». « Toujours ensemble » et « Pour un joueur de guitare » seront remixés pour être incluses dans une des quatre compilations sorties en 1999, « Le train du soir 1981-1985 ». « Maubert » ne sera jamais réédité en CD.

Comme un guerrier
La mer rouge
L'enfant qui vole
Toujours ensemble *
Maubert *
La route de terre
Pour un joueur de guitare *
L'épée de lumière

Après la chanson-titre épique, Manset alterne les styles avec des morceaux comme l'ironique « La Mer Rouge », les énergiques « L'Epée de lumière » et « Maubert » ou le poignant « L'Enfant qui vole. » Le chanteur au visage flouté sur la pochette ne se montrera plus sur ses disques (photos de dos ou visage largement censuré).

Christophe Dufeu

Comme un guerrier

Comme un guerrier
Qui perd son bras
Son œil au combat
A chercher le choc
Fendre le roc
Comme un guerrier qui tombe
Un pied dans la tombe

On se fait mal
Et sifflent les balles
Le vent, la mitraille
Le pont, les rails
Dessous la rivière
Rapide et fière
Rapide et fière

Une barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec ses cheveux noirs
Ses dents d’ivoire
On a rien à se dire
Ensemble, on va fuir
Ensemble, on va fuir

Comme un guerrier,
Le crâne bandé
Qu’a plus qu’une heure à vivre
Sur la toile du sac
Au fond du hamac
Quand la fièvre monte
C’est comme un guerrier qui raconte sa vie

Nous prendrons nos fusils
Marcherons sur l’Asie
Afin de voir s’ils sont heureux
Afin de voir s’ils sont heureux

Comme un guerrier
Condamné, condamné
Le crâne rasé
Sous la pluie, l’averse
Y a le pont qui traverse
Dessous la rivière
Rapide et fière

La barque t’attend
Et l’indienne est dedans
Avec les fusils
De la poudre et du plomb
Et y a le garçon blond
Qu’on traîne avec soi
Malgré ses cheveux de soie

Nous prendrons nos fusils
Nous savons nous battre aussi
Afin de voir s’ils sont heureux
Afin de voir s’ils sont heureux

Comme un guerrier
Qui perd son bras
Son œil au combat
Mais quand tu t’éveilles
Que tu vois la bouteille
La lampe brisée
Sous la moustiquaire

Alors, t’as perdu la guerre
Et l’indienne est partie
Elle a jamais vu la mer
Tu lui avais promis
Elle en a marre de la misère
Elle voulait voir les lumières
Elle voulait voir les lumières de la ville

Comme un guerrier
Condamné, condamné
Avec son œil de verre
Mangé par les vers
Percé de flèches empoisonnées
Condamné, condamné
Avec les ailes brisées

Tu resteras seul
Avec des mouches plein la gueule
Les semelles collées
Tu sentiras dans ton dos
Glisser les anneaux
Du serpent froid
Ce sera la dernière fois

Sur la grande rivière
Le paradis sur la Terre
T’as l’indienne qui court
Qui hurle à l’amour
Aux pierres et aux ronces
Y’a pas de réponse
Y’a pas de réponse

Alors, tu te sens si vieux
La main devant les yeux
Le mal te guette
Sous le million d’étoiles
Tu pleures
Tu pleures sur le sac de toile

La mer rouge

Si tu t’ retournes dans ta tombe
T’entends la monnaie qui tombe

Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles de nacre
On trouve des vieux clopes, des pneus Dunlop
Y’en a qui font la Mer Rouge en stop

Au fond des volcans, plus de lave
Au fond des barques, plus d’esclaves
Où tu pêchais les perles roses
Du soir au matin, y a les jets qui s’ posent
Au milieu des massifs de fleurs qu’on arrose

Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Au fond de l’eau, y’a plus rien qui bouge
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
Où sont les secrets de la Mer Rouge?

Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles rares
Des ploucs installent leur planche à voile
Pour faire un pique-nique sous les étoiles

Moi-même, un jour, j’ai voulu
Tout vérifier, j’ai tout vu
J’ai tout lu, parcouru, l’étendue
J’ai rien reconnu

Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où tu pêchais les perles de nacre
Juste à la même place, y’a un palace
On t’ sert ton whisky sur de la glace

Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Au fond de l’eau, y’a plus rien qui bouge
Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, mon Fred
Où sont les secrets de la Mer Rouge?
Où sont les secrets de la Mer Rouge?

On trouve des vieux clopes
Des pneus Dunlop
Si tu t’ retournes dans ta tombe
T’entends la monnaie qui tombe


L’enfant qui vole

J’ai suivi l’enfant qui vole
Au-dessus de la sciure
Pour elle, pas d’école
Pas de chaussures
Quand les feuilles tombent
Le cheval s’arrête
Et le nain, triste
Allume le bord de la piste

J’ai suivi l’enfant qui vole
Qui cambre les reins
Debout dans la camisole
Le maillot de satin
Quand le matin vient
Qu’elle quitte la piste
Que le nain, triste
L’emmène

J’ai suivi l’enfant qui glisse
Au-dessus des visages
Rêvé de son ventre lisse
Comme un coquillage
Quand le matin vient
Qu’elle quitte la piste
Que le nain, triste
L’emmène


Toujours ensemble *

On se parlera toujours ensemble
On se comprendra toujours ensemble
Toutes les journées se ressemblent
On s’ennuiera toujours ensemble
On sera triste toujours ensemble
On sera gai toujours ensemble
Et si le ciel a la voix qui tremble
On restera quand même ensemble
Et si le ciel a la voix qui tremble
On s’endormira quand même ensemble
On s’envolera vers les nuages
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux de la cage
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux

On s’envolera vers les nuages
On n’emmènera pas de bagages
Adieu la Terre, dernier voyage
Dans l’azur, le grand virage
On s’envolera toujours ensemble
On quittera les marches du temple
Et si le ciel a la voix qui tremble
On s’endormira quand même ensemble
Et si le ciel a la voix qui tremble
On restera quand même ensemble
On s’envolera vers les nuages
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux de la cage
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux

On s’envolera vers les nuages
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux de la cage
On pourra briser les barreaux
Les barreaux, les barreaux


Maubert *

Tout à l’heure, en prenant le métro
Un homme était couché sur le dos
Avec un casque, entouré de clodos
Ça sentait l’urine
On voyait des mecs assis comme dans une vitrine
Alors j’ai dit : « Marque donc sur le mur
Comment tu t’appelles
Et les raisons pour lesquelles
T’en as marre de voir tout ça
Marque donc sur le mur
Combien il reste encore de jours, de mois
D’années de siècles à tirer »

Tout à l’heure, en prenant le métro
J’ me disais qu’on était tous égaux
Comme des harengs qu’on sort de son frigo
De l’autre côté du quai j’ voyais des mecs plantés
Tous debout comme des laquais
Alors j’ai dit : « Marque donc sur le mur
Comment tu t’appelles
Et les raisons pour lesquelles
T’en as marre de voir tout ça
Marque donc sur le mur
Combien il reste encore de jours, de mois
D’années, de siècles à tirer »

Je pars tout seul en avant avec petit Robert
Rendez-vous tout à l’heure à Maubert
Si on se perd en route, bye-bye quand même
Et saute en marche et cours, cours
Dis-moi que tu m’aimes
Dis-moi que tu m’aimes

Et chaque jour en prenant le métro
J’ me dis qu’on est tous pareils
Et qu’ ça fait froid dans l’ dos
De l’autre côté du quai
De l’autre côté du quai
De l’autre côté du quai
On trouve pas plus de soleil et pas plus de monnaie
Alors j’ai dit : « Marque donc sur le mur
Comment tu t’appelles
Les raisons pour lesquelles
T’en as marre de voir tout ça
Marque donc sur le mur
Combien il reste encore de jours, de mois, D’années, de siècles à tirer »

Je pars tout seul en avant avec petit Robert
Rendez-vous tout à l’heure à Maubert
Si on se perd en route, bye-bye quand même
Et saute en marche et cours, cours
Dis-moi que tu m’aimes

Je pars tout seul en avant avec petit Robert
Rendez-vous tout à l’heure à Maubert
Si on se perd en route, bye-bye quand même
Et saute en marche et cours, cours
Dis-moi que tu m’aimes
Et saute en marche et cours, cours
Dis-moi que tu m’aimes
Dis-moi que tu m’aimes


La route de terre

Quand tu descendras de ta maison
Faite de bois, de terre ou de joncs
Au bout du monde, au pays de lumière

Ferme les yeux, pense à la chanson
Qu’il te chantait au bout du monde
Dans le vent, la poussière

Sur cette route de terre
Qui fait le tour de la terre
Sur cette route où y a jamais d’hiver
C’est par là qu’il reviendra
Prendra l’enfant dans ses bras
Prendra l’enfant dans ses bras

Quand tu descendras de ta maison
Vois le soleil monter sur l’horizon
Eclairer le monde, dans le vent, la poussière

Compte les jours, compte les saisons
Il reviendra, y a pas de raison
Du bout du monde, debout dans la lumière

Sur cette route de terre
Qui fait le tour de la terre
Sur cette route où y a jamais d’hiver
C’est par là qu’il reviendra
Prendra l’enfant dans ses bras
Prendra l’enfant dans ses bras

Sur cette route de terre
Qui fait le tour de la terre
Sur cette route où y a jamais d’hiver
C’est par là qu’il reviendra
Prendra l’enfant dans ses bras
Prendra l’enfant dans ses bras


Pour un joueur de guitare *

On l’assoit sur un banc, sous un saule
Quelqu’un l’a pris par l’épaule
Une petite flaque au fond de ses yeux bleus
Il pleurait tout à l’heure, ça va mieux
Il semblerait quand même aller un peu mieux
Il sort un paquet de Gauloises bleues

Maintenant il pleut plus, le ciel est gris
Il va rentrer tout à l’heure chez lui
De sa chambre, en haut, on voit tout Paris
Il va s’ laisser tomber sur son lit
Il essaiera de plus penser à rien
Pourtant tout de même, il comprend pas bien

Tu sais, pour un joueur de guitare
L’amour, il vaut mieux qu’ ça vienne plus tard
Sans ça, ça peut donner comme un coup d’ cafard
On se réveille un matin, c’est trop tard

Il ne comprend pas bien où est le problème
Il voulait simplement qu’elle l’aime
Alors si y a même plus d’amour sincère
Qu’est-ce qui va rester sur la Terre?
Qu’est-ce qui va rester sur la Terre demain
Pour nous les pauvres musiciens?

Alors il s’assoit devant son miroir
Il change les cordes de sa guitare
Il pense qu’il vaut mieux que ça vienne plus tard
L’amour, pour un joueur de guitare
En fait il a même plus de goût à rien
Il se demande ce qu’il va faire demain

Tu sais, pour un joueur de guitare
L’amour, il vaut mieux qu’ ça vienne plus tard
Sans ça, ça peut donner comme un coup d’ cafard
On s’ réveille un matin, c’est trop tard

Pour elle, il aurait pu jouer toute la vie
Maintenant il en a plus la moindre envie
Il regarde l’horizon, les toits de Paris
Il pense qu’il faut gagner sa vie

Pour elle, il aurait pu jouer


L’épée de lumière

Chanson pour mon manteau
Ce que je porte sur le dos
Ce qui me fait rêver
Sans quoi je ne suis rien

Chanson pour mon manteau
Sa vie, c’est pas un cadeau
Dans les couloirs de métal
La porte grande ouverte sur le pont de cristal
Et je porte avec moi
Sur le côté droit
Le crayon
L’épée de lumière
Est pointée devant moi
Le canon
Et je porte avec moi
Le crayon
L’épée de lumière
Le canon
Qui sert aux hommes
Qui sert aux hommes

Chanson pour mon manteau
Ce que je porte sur le dos
Comme un tank
La tête dans les épaules

Chanson pour mon manteau
Sa vie c’est pas toujours drôle
Dans les couloirs de métal
Aveugle et sourd quand la voix vous parle
Et je porte avec moi, sur le côté droit
Le crayon,
L’épée de lumière
Est pointée devant moi
Le canon
Et je porte avec moi
Le crayon
L’épée de lumière
Le canon
Qui sert aux hommes
Qui sert aux hommes
Qui sert aux hommes
Qui sert aux hommes

1 commentaire:

Starsailor a dit…

Si vous permettez, j'aimerais rectifier une erreur :
vous oubliez le coffret 5cd de 1992 qui contient l'album "Comme un guerrier" avec Maubert.
amicalement,
Jacques.