jeudi 16 juillet 2009

MANITOBA NE REPOND PLUS - 2008


Pochette du CD « Manitoba ne répond plus ». Les paroles ci-dessous sont les paroles telles que les chante Manset et non pas les paroles retranscrites (parfois avec des erreurs) dans le livret qui accompagne le CD.

CD 1

Comme un Lego
Dans un jardin que je sais
Le pays de la liberté
Aux fontaines j'ai bu
Quand une femme
Genre humain
Voulez-vous savoir
Amazonie
Le pavillon de Buzenval
Dans mon berceau j'entends

CD 2 – Instrumentaux

Vahiné ma sœur
Quand on perd un ami
Demain il fera nuit
A quoi sert
Pays de la liberté


Comme un Lego

C’est un grand terrain de nulle part
Avec de belles poignées d’argent
La lunette d’un microscope
Et tous ces petits êtres qui courent
Car chacun vaque à son destin
Petits ou grands
Comme durant les siècles égyptiens
Péniblement
Porter mille fois son poids sur lui
Sous la chaleur et dans le vent
Dans le soleil ou dans la nuit
Voyez-vous ces êtres vivants
Voyez-vous ces êtres vivants
Voyez-vous ces êtres vivants

Quelqu’un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un Lego avec du vent
La faiblesse des tout-puissants
Comme un Lego avec du sang
Force décuplée des perdants
Comme un Lego avec des dents
Comme un Lego avec des mains
Comme un Lego

Voyez-vous tous ces humains
Danser ensemble à se donner la main
S‘embrasser dans le noir à cheveux blonds
À ne pas voir demain comme ils seront
Les capitales sont toutes les mêmes devenues
Facettes d’un même miroir
Vêtues d’acier, vêtues de noir
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego

Facettes d’un même miroir
Vêtues d’acier, vêtues de noir
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego mais sans mémoire
Comme un Lego

Pourquoi ne me réponds-tu jamais
De ta retraite sous ton arbre
Depuis ce manguier de plus de dix mille pages
A te balancer seul dans une cage
A voir le monde de si haut
Comme un insecte mais sur le dos
Comme un insecte mais sur le dos
Comme un insecte

C’est un grand terrain de nulle part
A la lunette d’un microscope
On regarde, on regarde, on regarde dedans
On voit de toutes petites choses qui luisent
Ce sont des gens dans des chemises
Comme durant les siècles de la longue nuit
Dans le silence ou dans le bruit
Dans le silence ou dans le bruit
Dans le silence

Dans un jardin que je sais

Dans un jardin que je sais
Comme une ombre venait
De longs cheveux sur elle
Et moi je me disais mon dieu
Que je revive

Une fois elle a choisi
Dans le creux de sa main
Quelque chose comme un fruit
Quelque chose comme un fruit
Et moi je me suis dit
Mon dieu que je revive
Que je sois cette mûre
Cette simple cerise
Accrochée contre un mur
Et qu’elle me voit
Par sa paume attrapée
Je resterai sans voix
Par sa lèvre touchée

Nous nous sommes retrouvés
Dans le mitan du lit
C’est ce que j’avais rêvé
Dans les contes et légendes
Alors je me suis dit
Mon dieu qu’elle m’entende
Que je sois cette ramure
Cette simple cerise
Accrochée contre un mur
Et qu’elle me voit
Par sa paume attrapée
Je resterai sans voix
Par sa lèvre mordue

Mais ce jardin, c’est ma rue
Près de chez moi
Peut-être m’avez-vous vu
Me tourner vers quelque chose
Mon dieu me dire
Si je pouvais la suivre
Etre ce buisson de roses
Vers lequel elle se tourne
Où son regard se pose
Et dont elle se détourne
Pour autre chose
Et dont elle se détourne
Pour autre chose

Etre ce buisson de roses
Etre ce buisson


Le pays de la liberté

On m’a dit que c’est tout à côté
Le pays de quoi
De la liberté
Le pays

J’ai vu des hommes décharnés
J’ai vu des femmes
Des enfants aux cheveux orangés
J’ai vu des larmes
J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché
Mais je n’ai pas trouvé
J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché
Mais je n’ai pas trouvé

On passe tout à côté de la vie
A grands coups de pinceau
On passe tout à côté de la vie
On passe tout à côté

J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché
J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché
J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché
J’ai marché

On voit des mains, des bras tendus
On croit que c’est des mats
Où claquent toutes les guenilles
Où claquent toutes les guenilles

J’ai croisé des hommes décharnés
Des enfants couverts de bleus
Qui perdaient leurs dents
Perdaient leurs cheveux
Qui perdaient leurs dents
Perdaient leurs cheveux
Mais j’ai bien vu dans leurs yeux

Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où
Mais c’est où mais c’est où
Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où
Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais ce pays
Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où

On m’a dit que c’est tout à côté
Le pays de quoi
De la liberté
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché
Il parait qu’il me pendait au nez
Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge
Il parait qu’il me pendait au nez
Mensonge

On voit des hommes décharnés
Tendre la main à qui
Avec une plaie sur le côté
Où l’on boit, où l’on boit, où l’on boit
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
On voit des hommes décharnés
Tendre la main à qui
Certains disent même que c’est tout près
Qu’on marche parfois dessus

Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où
Mais c’est où, mais c’est où
Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où
Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où
Mais c’est où ce pays
Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où

On m’a dit que c’est tout à côté
Le pays de quoi
De la liberté
J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché
Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge
Mensonge, mensonge, mensonge

Aux fontaines j'ai bu

Maintenant j'irai voir
Aux fontaines j'ai bu
Flaques roses ou noires
Etrange Malibu

Maintenant j'irai prendre
Du bout des lèvres
Sorte de scolopendre
Qui vous donne la fièvre
Qui vous donne la fièvre
Qui vous donne la fièvre

Maintenant je m'ennuie
Aux fontaines j'ai pu
Boire jusqu'à la lie
A bride rabattue

Mais le jour est venu
Maintenant je m'enfuis
Aux fontaines j'ai bu
Comme pâte de fruit
Comme pâte de fruit

Maintenant j'irai voir
Je ne toucherai plus
Aux fontaines j'ai bu
Aux fontaines j'ai bu

Aux fontaines j'ai bu
Aux fontaines j'ai bu
Aux fontaines j'ai bu
Aux fontaines j'ai bu

Quand une femme

Quand une femme
Se lève le matin
Fait chauffer de l’eau
Regarde ses mains
Sort sur le devant
De son bungalow
Peut-être alors elle se souvient
Des choses inconnues
Qu’elles avaient oubliées
Comme un papier plié
Sous un petit coussin
Doux comme un mocassin

Se lève le matin
Fait chauffer de l’eau
En regardant au loin
Si le temps sera beau
S’il pleuvra demain
Ce sont des choses inconnues
Qu’elle avait oubliées
Comme un papier plié
Doux comme un oreiller
Celui-là, celui-là même
Où si longtemps avant
Quelqu’un avait écrit
La fin de ce poème
De ce récit

Fait couler de l’eau
Le long de ses reins
Le long de son dos
Et puis se souvient
Comme un papier plié
Sous un petit coussin
Doux comme un mocassin
Ce sont des choses inconnues
Qu’elle avait oubliées
Comme un papier plié
Sous un petit coussin

Ce sont des choses inconnues
Qu’elle avait oubliées
Une soucoupe toute émaillée
Qu’un rayon fait briller
Genre humain

J’ai remonté la Seine
Jusqu’au Pont des Arts
C’est là que je venais
Par la rue des Beaux-Arts
Pour un chocolat chaud
Une miche de pain
Installé tout au fond
Avec le genre humain

Et par la rue du Havre
Où je suis repassé
Quand je me suis fâché
Avec le genre humain
Pour une escale bleue
Aux flammèches bizarres
Pleine de miséreux
Vers la rue Saint-Lazare

Et je me sais assis
J’ai vu venir quelqu’un
Il était seul aussi
Ce n’était qu’un gamin
Il a voulu me suivre
Il m’a donné la main
Mais il ne savait pas
Que depuis ce matin
Je m’étais fâché

Comment te nommes-tu
A grelotter quand même
Dans un pardessus
De mauvaise laine
A regarder le Louvre
Au milieu des phalènes
Comment te nommes-tu
Qui t’a fait de la peine

Et je me suis maudit
De si bien me connaître
Les étoiles, mes amies
Dites-moi le pourquoi
Au dessus des abris
Comme il peut faire si froid
Comme il peut faire si nuit

Alors nous avons bu
Tout un litre de vin
En as-tu une aussi
De petite catin
Il en avait une
Une amoureuse brune
Comme une tache claire
Dans la poudre de Lune
Qui descendait le voir
Pour le chevaucher
Et nous avons marché
Jusqu’au petit matin
La porte de Vincennes
Et puis vers Les Lilas
J’en ai connu souvent
De cette fleur-là
Qui dansait sous le vent

Alors je me demande
Ce qu’il est devenu
Des femmes sont venues
Pour l’emmener le prendre
Et le faire s’épouiller
Sous la douche brûlante
Mais il les a mordues

Son prénom c’est le mien
Quand je me suis fâché
Avec le genre humain

Son prénom c’est le mien

Voulez-vous savoir

Il est un pays
Où j’ai laissé
Un peu de ma vie
Qui m’a blessé
Voulez-vous savoir
Ce qui s’est passé
Comme un petit jouet
Une poupée
Une main qui dansait
Qu’on a coupée
Voulez-vous savoir
Quelle sorte de vie on a
Sans le vouloir
On a
On a
On a

Toutes les boussoles
M’ont vu me retourner
Chercher sur le sol
Ce qu’elle avait laissé
Voulez-vous savoir
Ce qu’il est resté
Ce qu’était la nuit
Autour d’un feu
Quelques secrets et puis
En plein milieu
Comme planté dans son front
Le couteau de l’amour
Comme planté dans son front
Le couteau
Le couteau
Le couteau
Le couteau
On a
On a

Quelle sorte de vie

Comme un petit jouet
Une poupée
Une main qui dansait
Qu’on a coupée
Voulez-vous savoir
On a
Sans le vouloir
On a
On a
On a
On a

O Amazonie

Oh Amazonie, que tu es loin
Avec tes odeurs de pluie
Amazonie
Les cris des singes dans le lointain
Avec tes grands arbres bruns
Tes bassins bleus comme du verre

Oh Amazonie, je te l’avais dit
Un matin, je reviendrai
J’ai survolé la piste
Et de mes doigts comme un pianiste
Amazonie
Dans la glaise j’ai modelé son corps

Manitoba ne répond plus
Il s’est brisé les ailes
Contre un amas de bambou
Il s’est cassé debout

Oh Amazonie, qu’es-tu devenue
Avec tes grands arbres nus
Amazonie
Tes sons de flûtes inconnues
Amazonie
Au fond de forêts étendues
Comme une page à moitié lue

Oh Amazonie, que tu es loin

Le pavillon de Buzenval

Le pavillon de Buzenval
Dans la cité-dortoir
Il faudra bien que ces choses finissent
Qu’un dieu mauvais les punisse
Ils marchent sous la pluie
Vers où, vers quoi, vers qui ?
Ce sont eux aujourd’hui
Comme avant ce fut nous

Le pavillon de Buzenval
Dans la cité-dortoir
Je la retrouvais quelque part
Nous allions sur un lit
Elle recrachait sa fumée dans le noir
Puis il était minuit
Elle retournait vers une dernière histoire
Vers où, vers quoi, vers qui ?
Ou bien arpentait seule la ville jusqu’au jour
L’époque était ainsi
Libre, belle, sans détour
Et les passants aussi
Aidant une aïeule à descendre esseulée
Dans la cire molle et tendre
Dans la cire molle et tendre

J’attendrais longtemps
Ou bien vers un café
Lorsqu’elle venait, frileuse
Serrée dans son ciré
Le visage blanc, les joues creuses
A une table dans le fond
Nous allions nous glisser
Jusque sous les plafonds
En haut d’un escalier
Se caresser, se mordre
Et tout n’était un jeu

Le pavillon de Buzenval
Et son muret de briques
Aujourd’hui s’est écroulé
Peut-être par le vent détruit
Ses buissons d’azalée
Et puis dans la lumière voilée
Derrière un barbelé
Une fille qui passe
A peur, s’est souvenue
Que bien longtemps dans ces allées
Un homme était venu
Qu’il était aimé
Un homme était venu

Le pavillon de Buzenval
Et son muret de briques
Aujourd’hui s’est écroulé
Son buisson d’azalée
Qu’un homme était venu
Et qu’il était aimé
Qu’un homme était venu

Dans mon berceau j'entends

Dans mon berceau, j’entends
J’entends chanter le vent
Comme un petit enfant
On lui donne la main
On lui montre les choses
Tout habillé de rose
Et de satin blanc
Et de satin blanc

Dans mon berceau, j’entends
J’entends chanter le vent
Dans le fond de mon rêve
Comme un bouton-d’or
Qui n’a que le soleil
Qui n’a que le soleil
Et le bruit des arbres
Et le bruit des arbres
Et le chant de la vie
Et le chant de la vie
Et le chant de la vie

Comme un petit enfant
On lui donne la main
On lui montre les choses
Tout habillé de rose
Et de satin blanc

J’entends chanter le vent
Dans le fond de mon rêve
Comme un bouton-d’or
Qui n’a que le soleil
Qui n’a que le soleil
Et le vert des arbres
Et le vert des arbres
Et le bruit des feuilles
Et le chant de la vie
Et le chant de la vie
Et le chant de la vie
Et le chant de la vie

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